Anita Garcia à Bages.

Enfin accrochée sur les cimaises de la Casa Carrère1. Elle y est chez elle. Peintre et bagéenne de fidélité, elle apporte cette année ses couleurs ardentes et pétillantes a la Sant Jordi. Anita Garcia est de ce genre d'artistes qui a des choses à dire et les peint, d'ailleurs, à fond le pinceau, mais se croit obligée de s'excuser de ne pas à voir suivi un rail scolaire. Elle devrait pourtant se sentir rassurée, toutes ses présentations en public ont été appréciées. C'est qu'il y a du dynamisme, de la densité, de la fantaisie et une sacrée efficacité dans le croquis de personnages et dans leur mise en scène. C'est une croqueuse d'instants de vie et de convivialité. Appréhende-t-elle son séjour à la Casa Carrère -où depuis plusieurs années maintenat se relaient quelques signatures majeures de l'art régional? Aucune raison, ce n'est pas une novice. On la connaît dans le département et ailleurs. Voici déjà une douzaine d'années, elle triomphait du public de Vic Fezenzac, dans le Gers, au point de faire  danser un journaliste de la Dépêche du Midi sur la musique qui sortait de ses toiles. Est-ce sa proximité avec les milieux de la musique et de la danse qui a accolé à son style le titre de fièvre au corps? Jacques Lahousse, journaliste et photographe d'art -et d'artistes- n'y a pas insensible. Voici ce qu'il écrivait, il y a quatre ans, dans L'Indépendant, suite à la visite d'une exposition d'Anita Garcia à l'Espace des Arts du Boulou: "Il y a du Buena Vista Social Club" chez Anita Garcia. Une envie de faire corps avec les rythmes afro-cubains et latino. De danser avec eux." Alors, spectateur in-averti, te voilà prévenu, gare à la...contagion. Mais Anita Garcia n'est pas femme d'un seul thème ou tableau. Elle varie l'un et multiplie l'autre. La peinture, elle dévore. Et, elle a besoin d'avancer dans ces ciels imaginaires par bonds et coups d'ailes. Pas question  pas s'assoupir. Cap sur la joie! Et d'appareiller, et de nous embarquer. Elle y réussit si bien même plus d'un réfractaire, aux fariboles du plaisir éphémère, craquent. Anita Garcia nous tient par une émotion sans tétine. Ne pas croire, cependant, que cette femme d'instinct au sourire direct (comme un gauche) n'ait pas l'intelligence de son côté. Vous vous méprendriez! Son travail construit, carré et pleine, démontre assez qu'elle ne s'abandonne pas aux balivernes de l'approximatif. Le sens habite dans sa "Casita" (sa petite maison, son repaire, sa caverne d'ali baba de l'ère bd, rock n'roll et salsa). Lucide et combative (tenez, croyez-vous que ce soit par accident si elle a traité la thématique du rugby?- elle vient, tout juste avant de faire la Sant Jordi à Bages, de participer au festival "Femmes et toiles" d'Argelès-sur-Mer avec -la presse s'en est fait largement l'écho-une exposition tout intitulée sobrement "Ni dupe, ni soumise."  Anita Garcia, c'est ça:  une artiste libre. Rejoignons-la  (prévenez, s.v.p., famille et amis de Corneilla del Vercol) dans sa "Casita", dès ce vendredi à 18 h 30. Il y aura du monde.

Y. Aller et C. Beau.

1 Casa Carrère , 9 Av. de la Méditerranée. 66670 Bages.

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