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Met Barran
12 juillet 2014

Chocolatier

Lu, bien tracé, sur un mur d'une avenue cette interrogation:

"pourquoi pour un simple contrôle d'identité

voir mon chiot handicapé".

Est-ce du Rimbaud? Est-ce du Mallarmé?

Est-ce du Péret? Est-ce du Houellebecque?

Le doute est installé.

Nous lançons donc par ci-devantes lignes un avis de recherche en paternité.

Aidez-nous!

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Qui ne connaît pas les "sept péchés capitaux" (que l'on s'en accommode ou pas), ou les "sept piliers de la sagesse" (parfois plus branlants que la tour de Pise), ou les "sept nains de Blanche Neige" (qui ne sont pas tous enchantés de revenir à la maison") et je passe les "sept familles" (pour qui se bercent de généalogie), les "sept samouraïs" (pour qui aime le sabre et le chrysanthème), les "sept mercenaires" (pour qu s'imagine dans l"ouest des States), mais connaissez-vous les "sept prénoms" de Picasso votre peintre vénéré ou honni ? J'ai juste posé le point d'interrogation que m'arrivent déjà -je les compte- sept "sms" et "sept appels téléphoniques ..eh!oh! oh! patience, patience. Accordez moins quelques secondes de sérénité pour pouvoir engranger vos réponses, les vérifier et les mettre de l'ordre. Non, vous avez raison, ce n'est pas facile, mais voilà, c'est fait,  "j'ai géré" -selon un cliché consacré. A présent j'écris et vous vous  lisez après moi. Mais ne faites pas les malins, ce n'est pas utile, j'arriverai à la fin, de toutes façons, avant vous. L'écrivain a toujours une longueur d'avance sur son lecteur, quel que soit le braquet sur lequel roule ce dernier. C'est parti. PABLO1 JOSE2 SANTIAGO3 FRANCISCO DE PAULA4 JUAN NEPOMUCENO5 MARÍA DE LOS REMEDIOS6 CIPRIANO DE LA SANTÍSSIMA TRINIDAD7 RUIZ PICASSO. La prochaine fois interrogation, ces prénoms ne sont pas plus difficiles à apprendre que les prénoms des sept nains de Blanche Neige?

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Pourquoi ne pas y souscrire?

"L'on me dit tant de mal de cet homme, et j'y en vois si peu, que je commence à soupçonner qu'il n'ait un mérite importun qui éteigne celui des autres"

Ce sacré Jean...de La Bruyère.!

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Un chat chauve, ça n'existe? Ou pas?

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A tout âge l'infortune gâte ce qu'il touche.

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J'ai inventé un jeu de solitaire pour ne rien devoir à personne, mais je m'aperçois que j'en ai égaré les règles.

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C'est se faire une bien piètre idée de la communication que d'astreindre les interlocuteurs à la clarté!

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J'aurais aimé être maître-saucier et intermittent pour me lécher les babines et ronronner d'aise dans la cuisine.

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Ce fut un maître plutôt pervers: il envoyait au piquet qui n'arrivait pas à apprendre par coeur deux pages au moins de la Justine de Sade. C'était un autre temps.

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Un raté avec lequel je partageais une bouteille de grenache m'a assuré qu'il n'en serait pas là où je le vois et je plains, si en quelque autre siècle, il avait eu, comme x, y et z dont les noms m'échappent à présent, les faveurs d'un Duc d'Orléans. Je lui resservi un verre en lui disant qu'il avait bien raison, que notre époque ne nous avait pas aimés.

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"Que l'on ne soit pas obligé de s'aimer, j'arrive à le comprendre mais il devrait nous être interdit de nous haïr". Une voix, au tranchant étincelant, répondit au bonimenteur: "Hélas on n'ampute pas de la haine".

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Il n'y a pas plus de bêtises en politique qu'ailleurs puisqu'on y trouve le même homme.

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Je ne suis pas plus friand de défilés militaires que de défilés de mode ou de défilés de canards se rendant à la mare.

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On croit philsopher et ce n'est qu'une petit nuage de lait qui arrache à son terrible noir le café quotidien.

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Elle lui dit qu'il aurait du battre le fer quand il était encore chaud.

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Il n'y a plus rien à faire. Où, n'en quel pays se désintoxiquer, braves gens, de pareilles idées défaitistes?

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Vieille connaissance, avec laquelle il me plaît, de temps à autre, d'enfourcher cheval et de m'enfuir, j'ai suivi Alexandre Dumas qui avec les ailes du galop  m'a conduit et déposé au fond des bois, chez Robin. C'était un premier repérage pour une cueillette automnale de champignons.

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Il venait d'achever de mettre au point un miroir new age. Le dit miroir, dans lequel était incorporé un dispositif pas plus gros qu'un dixième de puce, ne restituait que les traits les plus avantageux de ceux qui s'y regardaient et qui se retournaient, effrayés de se voir si beaux, si jeunes, si frais.

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Il s'assit à son bureau. But la tasse de chocalat que l'on venait de lui servir, il fumait encore. Après avoir pris, comme chaque jour à cette même heure, sa tasse, il bourra sa pipe. Imitant les gestes de Cremer imitant Simenon faisant Maigret. Et, tandis qu'il la portait à la bouche pour mieux la mettre à feu, il pensa qu'il faudrait bien qu'il trouve une issue au conflit qui l'opposait à son logeur, sinon il lui faudrait déguerpir dare-dare, en tout cas avant d'avoir pu résoudre l'affaire que, présentement, il s'était vu confier. Une affaire dans laquelle un chocolatier, dont il ne savait rien pour l'instant, serait impliqué (assassin ou victime?), il avait été dénoncé par une belle de nuit qui longeait le canal et qui avait parlé d'une longue silhouette qui s'était éloignée à grands pas d'autruche -insista la belle- dont le pied qui avait trébuché sur un corps que la demi-lune lui permit d'identifier comme un corps d'homme, un corps d'homme qui venait de passer de vie à trépas -sans que la dame du canal ait pu témoigner d'un quelconque bruit, celui d'une arme à feu qui fait son boulot, celui d'un cri passablement humain d'une cible bien frappée, ou celui enfin de la chute d'un corps, du statut d'homme à celui de cadavre. La dame du canal avait témoigné, elle s'était ensuite brossé les cils, poudré les joues, coloré en rouge brique ses lèvres, et avait quitté les policiers. Elle les rejoignit, cinq minutes plus tard, s'étant rappelée que quelque chose d'insolite (le mot est d'elle, oui insolite) gisait auprès du cadavre trois tablettes de chocolat Meunier. D'où le nom de chocolatier qui fut donné à la victime, alors à la morgue et dont on n'avait retrouvé aucun papier d'identité, ce nom de chocolatier qui pouvait tout aussi bien se rapporter à l'assassin lequel, citoyen respectueux des lois  aurait cherché à récupérer ce qui était sien (l'hypothèse était-elle tout à fait oiseuse?) un certain nombre de tablettes de chocolat que le cadavre, enfin l'inconnu qui, au moment du face à face, de  l'explication après une (très vraisemblable) course poursuite le long du canal,  de la rixe imparable et envenimée, mais certainement à l'insu de la belle de nuit dont on peut supposer -malgré sa tenue correcte de rigueur- qu'elle était loccupée à d'autres exaltantes activités ou qu'elle ne cherchait plus, ayant payé de sa personne comme semblait l'indiquer son visage légèrement tuméfié- à se mêler des petits trafics des bords de l'eau, oui le supposé chocolatier était alors un homme debout, sanguin comme pas deux,  plaidant son bon droit à ramener à sa boutique les trois tablettes de chocolat, chocolat Meunier s'il vous plaît, qui lui avaient été raflées, disons un quart d'heure auparavant. Comment? Le chocolatier devait se  le demander, là où il se trouvait en cet instant et, très logiquement, à travers lui, présumé chocolatier assassin planqué au fond d'une péniche, ou d'une sacristie d'église, chez une maman tremblante, l'enquêteur assis à son bureau méditation mais beaucoup moins tranquille que le petit bouddha qu'il avait sur le côté gauche de son bureau. Il tira alors  trois fortes bouffées de sa pipe revue et corrigée à Saint-Claude, qu'il répandit dans une agréable odeur d'hollandais, en faisant mine d'apprendre à voler à de petits nuages de fumée lesquels maladroits entremêlerent leurs ailes. L'enquêteur de fait, ne savait plus où il en était, Cremer avait beau se tourner vers Simenon et Simenon vers Maigret et Maigret attendre de l'un et de l'autre le meilleur d'eux-mêmes, rien n'avançait. Le brouillard dû à l'angoisse de cette urgence à payer son loyer et tous ses arriérés additionnés (un gratte-ciel de soucis! pensa-t-il) venait tendre jusqu'au bord de la déchirure les fils qu'il avait tenté de tisser pour progresser dans l'élucidation des mobiles et des circonstances du crime. Depuis qu'il était revenu de la scène du crime, et de la morgue, depuis qu'il avait  interrogé à nouveau le principal témoin, la dame du canal, il n'avait rien pu se proposer de raisonnable. Il peinait, son imagination (chaits, muscles et nerfs réunis) s'encaillait, glacée par le froid de l'urgence à régler son logeur ou à déguerpir de cet appartement-bureau où il se croyait, maître chez lui, à tort. Il retira de sa bouche, la pipe ont il vida les cendres dans le creux d'un crâne vanité, la posa dans sa boîte à pipes qu'il caressa avec une légère tendresse, et il s'adossa à son fauteuil. Sans doute, l'ultime réflexion, avant la décision. Il ferma les yeux, les bons penseurs ferment toujours les yeux...Mais les bons dormeurs aussi. L'enquêteur avait-il préféré confier la tâche de trancher le dilemne à l'occasion d'une bonne sieste. Cependant le présumé chocolatier assassin, court toujours, et on n'a toujours pas donné l' identité de l'ex-homme au cadavre dans sa morgue.

No. Meurder

...

 

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Met Barran
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