FestiBages démarre ce vendredi

Il y a les festivals géants, voire mastodontes, avec la course aux grandes affiches, celles qui en jettent et éclaboussent. Mais, heureusement, dans les paysages sonores de l'été, il y a aussi quelques coins beaucoup plus tranquilles, où les sonos jouent davantage dans les basses (où le vos gueules les mouettes serait déplacé, ici on y pépie à oreille purement et simplement humaine de qui veut se coucher sans avoir un maelström de décibels dans le crâne), où les pleins airs où ces festivals s'épanouissent ne sont ni des arènes, ni des stades, ni des dépendances vertes et boisées de châteaux mais le plus souvent une place de village, ou un petit coin de verdure, entre jardins et maisons. Un tout petit coin, pour faire la fête, n'est-ce pas bien suffisant? Un nom de festival pas agressif, pas prétentieux, qui ne veut pas déferler, qui se refuse à bomber le torse et à tendre ses biceps mais dont l'ambition est respectable, utile, nécessaire, d'apporter du bonheur et de la joie aux petits publics, des petits lieux, des petits temps de vacances ou de loisirs. De tels festivals, allez donc savoir pourquoi, ne bénéficient pas de publicités répétées et fracassantes. Envahissantes et parfois prédatrices d'environnement. Mais, faut-il s'en étonner et le regretter? L'essentiel n'est-il pas de repérer parmi tous les grands tapages à bourse déliée, des oasis, des havres, des petits coins, où l'on y sert la musique et le chant (Proust, au secours!) parce qu'on aime jouer et chanter, et où on va prendre son heure/ heure et demie de bain musical, parce que là, la joie musicale, on vous la délivre en direct, de vive voix, sans la médiation d'un écran ou d'un ampli, presque de bouche à oreille. Dans de tels mini-festivals, on n'est pas au spectacle, noyés dans la masse de regardeurs et de spectateurs dont seuls les t-shirts ne sont pas anonymes, on est entre soi, tous bien visibles, tous reconnaissables, on regarde avec les mêmes yeux, on entend avec les mêmes oreilles, on a les mêmes battements de coeur. Oui, dans ces mini-festivals, on est bien. Comme on peut l'être visitant une petite chapelledans un flanc de montagne ou un ermitage au milieu des vignes plutôt que La Cathédrale dont un méga-poster annonce la proximité au bord de la route? Le petit, le menu, le "sans importance" a des secrets, des charmes... Laissez-vous tenter? Un entrefilet perdu dans une forêt d'annonces sonnantes et trébuchantes, indique FestiBages1, mois de juillet et août, chaque vendredi en soirée, jardins de la Casa Carrère. Demandez le programme à l'Office départemental du Tourisme?2

Roland-Yves  Lacella

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1 FestiBages. Obtenu par a contraction de Festival et Bages. On doit cette création à un responsable de la radio catalane Arrels dnt je ne tiens pas à dévoiler le nom pour le moment. Bages est une localité des Pyrénées-Orientales, dans la micro-région des Aspres, où l'on peut encore déguster de délicieux abricots dits "rouges du Roussillon" et d'autres non moins succulents appellés "bolidas"

2 Réponse du dit Office: "Brazil Jazz Project" (18 juillet), "Confidencial" (25 juillet), "Gino Torralba" (Ier août), "L'Agram" (8 août), "Lilian Bages" (15 août), "Latino Cocktail" (1ère partie Bernadette Escudéro) (22 août) et "Tryoland" (29 août). Les sept spectacles débutent impérativement à 21 h. Entrée gratuite -par les temps qui courent et nous  essoufflent, c'est appréciable.