Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Met Barran
5 août 2014

Corrida au palais des rois de Majorque

On me dit que le palais des rois de Majorque de notre bonne ville de Perpignan en Sud de France a été pris d'assaut.

Pas possible!

On me dit que le palais des rois de Majorque, fleuron de notre culture balnéaro méditerranéenne court le péril de devenir un Centre pour la Promotion de la Tauromachie et de la Propagande pour l'abattage rituel de taureaux nés pour mourir de telle sorte, les naseaux dans les sables, eux appellent cela les arènes.

Pas possible!

On me dit que le palais des rois de Majorque deviendrait par voeu de d'une populace que dans ce lointain royaume on ne consulte jamais, la plus belle des plazas de toros de la région et des régions circumvoisines.

Pas possible!

On me dit que la saison l'exige, que la populace se presse et réclame, non elle exige, et là-bas ou là-haut, selon que vous êtes puissant ou misérable, les quadrillas défilent déjà dans la cour d'honneur du palais des rois de Majorque.

Pas possible!

On me dit que cette plaza surpassera en habits de lumière, celles de Céret et de Millas, celle Collioure s'étant dispersée en cendres dans le grand bleu ses cendres) et ses racines plongent bien avant le quinzième siècle.

Pas possible.

On me dit que la plaza du palais des Rois de Majorque, puisque par ce nom il faut désormais l'appeler, trois toréadors (dites toreros pour montrer que vous baragouiner le  patois tauromachique, machique!  ma chique, oui!) se sont déjà montrés et ont joué à qui coupera le plus de queues et exhibera le plus d'oreilles.

Pas possible.

On me dit qu'à la tribune de la plaza du palais des rois de Majorque, trônait un trio que le soleil du progrès n'aveugle pas. Il y avait M. Christian, le petit prince du Languedoc et Roussillon, la duchesse des Pyrénées Orientales, Mme Hermeline, duchesse, voire archiduchesse des Pyrénées-Orientales et une dame Segolène, faisant la navette entre sujets et ministère, en chaise à porteur. Le trio était entouré de quelques baronnets rendus muets comme des carpes de Bohême par le bagout des hauts parleurs.

Pas possible

On me dit qu'à ce symposium de pédagogie bouchère ni Goya ni Picasso n'avaient daigné se déplacer. Le cartel n'était pas à la hauteur de leurs dignités muséographiques, ont fait courir à ce propos les gazettes des quartiers de Boeuf, Cochon, Pintade et Perdreau. Mais il y avait des escouades de tailleurs crayons et de manieurs de craies.

Pas possible!

On me dit que, ce jour-là, il n'y avait ni  valses de poussières dans l'air, ni nappes de sang épandues sur le sol, mais grande provende de beaux discours. Étincelants, pomponnés, tirés à quatre épingles. Autant de délicieuses parlotteries qu'aiment à couvrir, généreusement, ces Messieurs et dames du Conseil Méditerranéen des Louanges, par des frémissements, des bordées, des houles de olé et de stridences de hautbois local.

Pas possible!

Mais si, c'est possible!

Un peu exagéré, sans doute ainsi que l'autorise la caricature, mais...possible.

Le ciel est trop bleu au-dessus de ce palais des rois de Majorque pour qu'on ne souhaite pas, dans un rêve fou, de souverain allumé, l'acoquiner avec l'or d'une muleta au soleil et le rouge/ noir de ce sang de toro, travaillé jusqu'à la mort... et estoqué, bien sûr pour qu'on ne l'y reprenne pas. Allez, ouste, toi chez le boucher et nous, pardon: eux à la Feria.

On me dit que je dois arrêter, que la diligence vient d'arriver, que la comtesse m'y attend.

Fouette cocher! Remontons vers le Nord.

Bill L'ANDORRAN et sa soeur Eliette

xxx

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Met Barran
Publicité
Archives
Publicité