Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Met Barran
22 septembre 2014

Claude Delmas signe ce vendredi.

Claude Delmas est un auteur qui figure parmi les auteurs distraits. Ce genre d'auteur qui, de très bonne foi, vous dit que son dernier livre n'est pas paru, alors qu'on lui annonce que la presse a signalé que ce livre "à jamais ton nom sur ma langue" a été présenté en tel ou tel endroit. Claude Delmas, auquel les lecteurs redevables d'une vingtaine de jolis titres (romans surtout, essai et théâtre-mais si), refuse de se dire ÉCRIVAIN, puisqu'il ne fait pas métier d'écrire des livres.

Singulier Claude Delmas! Le fils de Rivesaltes, le retraité de Vingrau, l'ancien d'Air-France! Il choisit une carrière dans le droit, plutôt que dans les lettres qui resteront néanmoins ses compagnes, en quelque ville et pays qu' il se trouve. Premier roman paru en 1964 ("Le Bain Maure") et le dernier en 2014: Noces d'Or avec la littérature. pas mal pour un non-écrivain! Dans le département des P.O., on le connaît comme le deuxième Claude, à la suite de son aîné: Claude Simon (le voisin nobélisé de Salses). Il est, avec Ludovic Massé, mais en moins terroir, l'un de ses phares littéraires. Il a posé le goût du thriller en Roussillon, comme l'on pose de la musique a des vers.

Non, Claude Delmas n'est ni un dilettante ni un ovni dans le monde littéraire! Sur l'ensemble de son oeuvre, une moitié peut-être qualifiée de parisienne (Julliard, Flammarion P.O.L.), et l'autre de régionale (Mare Nostrum, Trabucaire, Balzac). L'éloignement de Paris (profession oblige), peut éloigner des éditeurs, et de tous ceux qui battent tambour pour les livres, les modes et les prix. L'installation en province, chez soi, peut-être une proscription, un exil mais la république des lettres y compte aussi des maisons d'édition courageuses et louables qui lèvent la proscription, adoucissent l'exil, et réactivent le désir d'écriture et le commerce avec les mots. Claude Delmas a fait l'expérience d'un revival littéraire, à partir des années 1995/6 en ses propres terres catalanes, devenant un auteur... Trabucaire, après avoir fendu les airs et sauté des frontières.

Trabucaire, il l'a été en tant que citoyen. N'associa-t-il pas son nom et sa plume à la commémoration du centenaire de la naissance de Ludovic Massé? N'a-t-il pas été l'un des premiers à avoir eu le souci de la mémoire vivante du camp de Rivesaltes -et à le faire savoir à haute voix au début de la dernière décennie du XX° siècle? N'at-il pas contribué -par le texte- à la réussite du film de montage "Quand Perpignan était une île"? N'a-t-il pas également porté sur les fonts baptismaux avec quelques signatures de presse les "Vendanges littéraires" de Rivesaltes? Et peut-on négliger son lien affectif et créatif avec des artistes, écrivains ou plasticiens? Non, ce n'est pas un hasard si le texte de la quatrième de couverture de son dernier roman (le plus beau?) "à jamais ton nom sur la ma langue" est signé par le romancier, de nos jours le plus lu entre Corbières et Albères, à savoir Jean Lhéritier, lui aussi par-devant et par-dessus tout...Trabucaire?

Claude Delmas a une chronologie éditoriale d'une vingtaine d'ouvrages où brillent des titres comme "Le pont du chemin de fer est un chant triste dans l'air", "Des reines sont mortes jeunes et belles", "La lune est l'assassin", "L'emmurée de Tolède"...et celui de son dernier opus publié  "à jamais ton nom sur ma langue".

Ce dernier roman fera d'ailleurs l'objet d'une présentation/dédicaces ce prochain vendredi 26 septembre à partir de 18 h 30 à la Librairie-Coste Torcatis, 10 rue Mailly à Perpignan.

Léa-Chouqette des Talmières

Publicité
Publicité
Commentaires
Met Barran
Publicité
Archives
Publicité