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Met Barran
26 mars 2015

Un peu sur De FOSSA

On le connaît peu. On le connaît mal. On s'en empare cependant, sait-on jamais. Il y a les informés de la première heure, il y a ceux qui le sont depuis la dernière dépêche, et déjà ça dialogue jusqu'aux disputes. On connaît bien peu François de Fossa (1775-1849). On connaît bien mal ce compositeur. Malgré tous les efforts de résurrection biographique et de production éditoriale (réédition ou édition de partitions...laissées pour compte par les Anciens Gardiens de l'Histoire de la Musique). On l'a cru italien, espagnol voire latino. Né à Perpignan, on l'a revendiqué catalan, ou français.... Réintroduit fin du XX° si dans le paysage musical (mondial, bien sûr!) par des chronologies de guitaristes ou des dictionnaires de la musique, François de Fossa y est moins par sa singularité de compositeur que comme copiste ayant sauvé de quinttetes de Luigi Boccherini (1743-1805),  et par sa traduction d'une Méthode d'enseignement de la guitare, celle de Dionisio Aguado (1789-1855) ou sa transcription de pièces de F.-Joseph Haydn (1732-1809) que par les qualités de l'ensemble de son oeuvre (à tout le moins celle à ce jour rassemblée et diffusée notamment par Orphée), ou se notent des compositions propres et d'autres qui sont tout aussi propres mais moins originales en ce qu'elles ne seraient que des arrangements pour guitare d'opus d'autres compositeurs amis ou pas, connus ou ignorés de la postérité. Parmi eux: Enrique de Ataide y de Portugal (duquel, pour l'instant, les musicologues et historiens savent peu de chose), ou Ramon Carnicer (1789-1855). Celui- ci -originaire de Tàrrega- avec une biographie fort dense et bien répandue ainsi qu'avec une belle notoriété de compositeur et de directeur d'opéra (Barcelone, surtout Madrid), père de la "zarzuela" hispanique et auteur de l'hymne national du Chili. Au chapitre des arrangements de François de Fossa qui représentent une bonne part de son "catalogue", mais non la seule part, se comptent de nombreuses ouvertures d'opéra1, genre qui semble avoir été, dans la première moitié du XIX° siècle, très à la mode en France. En cultivant ce genre, peut-être avec des finalités pécuniaires, Fossa récupérait également des compositeurs emblématiques ou les plus en vogue, français ou étrangers dans le Paris de la fin du Ier Empire (Berton, Boieldieu, Dalayrac, Méhul, Piccini, Spontini, etc).  Aguado et Haydn, auxquels on le rattache souvent, sont certainement les deux ailes qui ont permis à François de Fossa de parvenir jusqu'à nous pour nous faire découvrir des bonheurs insoupçonnés. Insoupçonnés puisque, trop habituellement par paresse ou ou faiblesse d'idolâtre, on ne prête attention qu'à ce qui a été fait totem, oeuvre ou auteur. Alors, pourquoi s'intéresser outre-mesure à un "artiste" amateur que l'on croit venu à la guitare en autodidacte (c'est ainsi que l'on en a quelquefois parlé). On aura tardé près d'un siècle et demi...On le connaît toujours peu. On le connaît toujours mal. Les uns l'annexent dans "l'âge d'or de la guitare", d'autres l'accueillent comme une figure de la "musique préromantique", un tel (sous le prétexte qu'il a vécu en Espagne et au Mexique) l'incorpre dans un opus de "voyages", tel autre le retient pour une anthologie de "la guitare de ces quatre derniers siècles" Mais qu'importe la juste pertinence de ces assignations, puisque notre compositeur (le "madrilène" Haydn de la guitare, et le "Maître de Perpignan") est aujourd'hui plutôt considéré dans le monde, par ceux qui le connaissent bien plus et bien mieux que nous, comme le compositeur et musicologue Angelo Gilardino qui dans la revue SeiCorde s'exprimait ainsi "il valore di de Fossa come maestro dell'orchestrazione chitarristica tale da collocarsi accanto al Giuliani delle Rossiniane". Et ce n'est pas un moindre compliment celui qui  le met en dialogue avec un  grand géant de la guitare Mauro Giuliani (1781-1829), l'émancipant du coup des "inévitables" Aguado et Haydn, voire de Fernando Sor (1778-1839), l'ami d'Aguado et celui que de Fossa appelait "le presqu'inimitable Sor".  Pourquoi évoquer le nom  de celui que le grand public de la guitare classique découvrit en 1993 grâce à l'enregistrement du Trio op. 18 par Simon Wynberg, tout simplement parce que cette année 2015 correspond au 240 ème anniversaire de sa naissance.

RABATJE AFROUS

1. Michael Newman & Laura Oltman ont édité en 2003 à Musical Heritage un beau CD intitulé "A Night at the Opera: Overtures Transcrived For TWO Guitars in the 19th CENTURY".  Parmi les 7 , on en compte trois signées François de Fossa. Fernand Cortez (Spontini), Le Jeune Henri (Méhul), Didon (Piccini).

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