Le "Jordi Barre" du Chiendent a 30 ans.

Le 20 mai 1985, comme en témoigne l'achevé d'imprimer, sortait des presses le livre Jordi Barre de Jacques Queralt. Cela fait très exactement 30 ans. Ce livre que l'on a voulu identifier comme une biographie du chanteur et qui n'était que l'inscription du travail d'un artiste dans un mouvement de revendication culturelle catalane, en particulier dans le domaine linguistique. L'édition bénéficia de la sympathie des jeunes éditions du Chiendent, de Marcevol-Vinça, animées par Xavier d'Arthuys. Robert Lapassat, le directeur de la revue Conflent avait également montré de l'interêt pour ce travail. Tout simplement titré Jordi Barre (lettres en rouge sur fond blanc) avec, en  couverture, une superbe photographie le représentant, le bras droit levé et l'index tendu, à la manière d'un François Arago, image signée Serge Moritz, alors photographe à L'Indépendant des Pyrénées-Orientales. Le livre abonde en informations sur les soixante premières années de la vie Georges Barre qui deviendra Jordi Barre, et se produisit avec son prénom catalanisé et le groupe "Pam Oli" à l'Olympia, en avril 1983. Pour prendre la mesure de ce que signifiait, à cette date, il suffit de rappeler le nombre de récitals donnés: 34 en 1981, 64 en 1982, 48 en 1983. Des chiffres exceptionnels pour un chanteur régional surnommé "le député de la mémoire", par l'auteur de l'ouvrage. Cet ouvrage de 210 pages est agrémenté d'un cahier photographique d'une vingtaine de photos, dues à des archives familiales et à cinq photographes du service photographique du journal. L'ouvrage s'achève sur l'après Olympia, c'est-à-dire le grand récital au Théatre Selva, de l'Alguer, en Sardaigne. Une traversée allée/retour en Méditerranée qui se soldera par la séparation de Jordi Barre et de "Pa amb Oli", dès lors condamné à disparaître. Dans cette édition est recensée toute la discographie du chanteur entre 1963 avec le 45 trs "Canta Perpinyà" (Edigsa-Barcelone) à 1984 avec le 33 trs "Tan que me quedarà" (Polygone-Toulouse) et le 45 trs "El vi del Rosselló" (id.) Soit 13 albums. On y voit, côté textes, la très grand part prise par Joan Cayrol jusqu'à sa mort de ce dernier, le 12 août 1981:Trente deux textes. Joan Tocabens, le poète du Perthus avait commencé à assumer la succession du parolier d'Espirà de l'Agly avec "Què buscaré jo al món", "Per explicar l'amor" -et en préparation "La cançoneta blava."

Voici le dernièr paragraphe de ce Jordi Barre

"Bon vivant, mais sans excès, Jordi Barre n'aime pas les grands restaurants. Il luir préfère des ambiances "plus familiales ou amicales", chez lui à Montauriol; ou encore ces collations d'après spectacle auxquelles il est demeuté fidèle depuis l'âge de 16 ans où avec quelques "Joyeux Vagabonds", il entrait dans la carrière. Ce joyeux vagabond ne savait pas que, très longtemps après, devenu une personnalité de premier plan (à côté de laquelle hommes et femmes politiques n'hésitent pas à se faire photographier), il présiderait le Banquet des Catalans de Montpellier (il reçut à cette occasion, le 7 mars 1982, la médaille de la capitale du Languedoc-Eoussillon er la médaille de l'Universit" Paul Valéry, des mains du recteur Jacques Farranà, celui des Catalans de Paris au Salon Vianey, le 4 décembre 1983, et qu'il serait l'invité d'honneue de deux dîners-débats au Centre Méditerranéen de Littérature (juin 1984) et à Thuir (novembre 1984). En Catalogne Nord tout commence par des...chansons et seermine...autour d'une table."

A sa sortie, le livre fit l'objet d'une présentation publique à la Librairie Torcatis, 10 rue Mailly à Perpignan. Précisons que la carrière du compositeur et chanteur devait se poursuivre encore pendant vingt cinq ans et qu'un nouveau livre lui sera consacré, en 2005, par le même auteur, en collaboration avec Christine Lavail, sous le titre "Jordi Barre l'enchanteur" chez Bazac Editeur. Ce deuxième livre n'épuise d'ailleurs pas la totalité du parcours et de l'oeuvre de ce  "prince couronné et sans dauphin de la chanson nord-catalane." qui nous a quittés en avril 2011.

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