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Met Barran
28 mai 2015

Absent...

Je suis revenu, dare dare, avec mon jet privé. J'étais déjà fort loin, et bien au-dessus des nuages qui se tiennent toujours les plus hauts, lorsque, nom d'une pipe, je me souviens avec angoisse que j'ai laissé mon blog "fenêtre ouverte" ouvert à tout vient et va.  Je vire sec, sans virevolter tout à fait, sinon je me serais trouvé en sens contraire de ma direction pour le rattrapage de la distraction (en était-il encore temps?). Heureusement ma route nocturne n'était pas embouteillée, ni même ralentie par l'émotion provoquée par le contact avec une étoile filante. Voilà, je suis  au-dessus de mon chez moi. Je me pose sur mon toit avec précaution, tous moteurs arrêtés et ailes camouflées, les roues ne crissent pas, aucune tuile ne devra être remplacée et aucune infiltration d'eau ne sera à redouter. Je suis sorti de mon oiseau métallique pour me faufiler dans un tour de main de cinéma dans mon blog. Oui, je suis passé par la fenêtre que j'avais, si idiotement, laissée ouverte. Je me remets d'aplomb -de mon angoisse- avec trois godets de jus qui n'est pas d'ananas. Puis, sans trop m'attarder, je confectionne sur la longue jambe d'un pantalon rêche que j'ai ramassé au sol..., j'écris mon message. Je dirai, pour vous être utile en cas d'épreuve d'interprétation, et parce que votre fidélité le demande, qu'il ressemblait à un slogan pour foules marcheuses et tapageuses. Il dit ceci: " Je suis parti faire une course. Je reviens dans un moment." J'ai pris le message dans mes bras, comme l'on prend un bébé, et je suis ressorti par la fenêtre déjà évoquée, prenant la précaution de fixer ma banderole à chacune des deux extrémités du rebord de la fenêtre qui s'obstine à revenir sous ma plume, comme pour me narguer dans mes velléités de narrateur. Voyant que rien ne tombait dans le vide, et donc très rassuré quant à la survie du "bébé", j'ai escaladé le pan de mur par où je m'étais glissé, tout à l'heure, chez moi et gagné mon toit avec une aisance qui n'était pas, je dois à la vérité de ne pas la cacher, celle du plus modeste des geckos. Sur le toit où mon jet que j'ai repéré au toucher, était muet comme une carpe, ou comme une de ces girouettes les jours où il ne faisait pas de vent et où il n'y avait pas d'élection, à l'époque, bien sûr, où nos magnifiques girouettes n'avaient pas encore été détrônées par de quelconques antennes de télévision, et ces soucoupes satellites que l'on disait ne pas devoir s'éterniser là-haut, entre gouttières et cheminées. J'ai couru (pour autant que je pouvais courir sur un dénivelé pentu (eh!eh!), et j'ai ouvert la porte de mon jet privé (oui, de mes propres deniers, privé et non pas régalé par l'avionneur "tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise"!) mais avec une telle violence d'arracheur de dents que j'ai cru pendant trois secondes qu'elle allait me rester sur le bras. Tremblotant encore un peu, je me suis installé sur mon siège. J'avais rétabli la porte pour son meilleur usage. J'ai allumé les moteurs. J'ai siffloté. Les ailes se sont déployées. La nuit semblait répéter une mélodie douce. J'ai regardé devant moi, puis à gauche: rien, j'ai compris que je ne pourrais rien voir non plus si je levais la tête en direction du ciel, et la portais vers la droite ne m'apporterais rien, en ce mitan de la nuit où toutes les qualités du noir faisaient bombance d'une obscurité inégalable. Mon jet a renâclé, a toussé, a bougé, puis s'est élevé. La mélodie était déjà très audible. J'ai fait alors ce voeu tout en surveillant mon tableau de bord dont tous les voyants étaient au rouge: Que tout puisse se passer au mieux pendant mon absence, que l'on respecte mon logis et ses meubles. Pas un seul visiteur ne pourra me reprocher de ne pas lui avoir signalée mon absence pour des motifs bien précis, au-delà de l'expression sacro-sainte et bateau "faire une course", mais qu'il n'a aucun pouvoir de m'exiger. Je lui répondrai, à mon retour, digitalement. Voici ce que je lui marquerai à ce visiteur protestataire: "Vous n'avez donc pas vu, mon Duc de La petite Puce, ou ma Duchesse du gros Pou, la petite  et jolie bannière fixée à ma fenêtre?

xxx

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Met Barran
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