Paradis Jordi Barre

Ça y est c'est fait Jordi Barre a une avenue qui porte son nom dans le coin de sa ville natale d'Argelès-sur-Mer qui lui était le plus cher : le Racou. Environ deux cents personnes étaient présentes à l'inauguration officielle en ce 23 avril, jour de la sant Jordi, entre 11 h et 14 h. Et ce à l'invitation de la municipalité de la localité et en présence de représentants de la famille, dont Mme Danièle Barre. Une inauguration faite en trois actes. D'abord, le dévoilement de plaque. Au tout début d'une très arborée "avenue Jordi Barre 1920-2011 chanteur-compositeur roussillonnais"1. qui au nord rejoint l'axe routier Collioure/Agelès, s'abouche, au sud, par un rond-point, à l'"avinguda de la Torre d'En Sorra"2, voie centrale du Racou1 jusqu'à la "plaça de les Granotes"3. C'est d'ailleurs sur cette jolie place circulaire (protégée depuis une petite colline par la reconstitution mégavisuelle de la dite "Torre d'En Sorra") que s'est déroulé le deuxième acte officiel. Marqué par un discours documenté et "perfecto" en deux langues (français et catalan) de M. Antoine Parra, l'actuel maire d'Argelès-sur-Mer, suivi de quelques mots de M. Pierre Aylagas, député, et ancien premier magistrat. Le troisième acte, avant l'apéritif fraternel ou/et citoyen, était assez justement occupé par des chants et sardanes. Ainsi un groupe de "Cantaires" devait entonner un inévitable "Pa amb Oli" alors le "Foment" dansait une sardane... inattendue, qui est la transcription de "Els hi fotrem" (autre inévitable succès), sur des arrangements et l'interprétation de la cobla "Tres Vents", conduite par Olivier Marquès. Suivirent d'autres chants et morceaux de musique, ainsi que des échanges de souvenirs, entre argelésiens ou admirateurs, donnant un éclat particulièrement émouvant à cette sant Jordi de la Marenda. Parmi l'assistance, outre la famille et la population locale, plusieurs amis de l'artiste disparu voici déjà cinq ans: Me Etienne Nicolau, Jean-Pierre Lacombe, metteur en scène et écrivain, Michel Badrignans, ancien directeur général de L'Indépendant, Henri Jonca, historien et l'une des grandes voix du "Pessebre de Jordi Barre", Michel Cazenove, chanteur du groupe "Cantem Jordi Barre", Jo Biskup, pianiste, François Boutonnet, cinéaste, fondateur de Cinémagiaire, Martina Camiade, universitaire, membre de l'Institut d'Estudis Catalans... Le Racou, coin de résidence privilégiée, havre de vacanciers initiés, est marqué, désormais, au vu et au su de tous par l'esprit du grand artiste qui, en ce lieu même -et appelons-le, s.v.p. La Caravelle- fit voyager amoureusement tant d'imaginations sur des notes de musique. Le Racou: le paradis Jordi Barre.

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1 ) C'est le texte complet que l'on peut lire sur la plaque réglementaire  (lettres blanches sur fond bleu)

2) Torre d'En Sorra. C'était déjà là un précédent et très fort clin d'oeil par le titre d'une de ses chansons à Jordi Barre. Cette chanson élégiaque et mélancolique contribua à la reconnaissance de Georges Barre en crooner Jordi Barre

3) Granotes, pluriel du substantif catalan granota, en roussillonnais granyota: grenouille, animal "totémique" du lieu.

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