DE LUCIEN, DE FRANCO, De FOSSA

Le Lucien, un sacré diablotin, çui-là, il aime à nous empapatouiller, et le voilà qui compare Franco à Fossa, lequel, camarade progressiste, vivait bien avant le Caudillo, géneralissime, chef d'Etat par coup d'Etat, et maintenu sur le pavois par la dictature et la menace du garrot. Ce pauvre Fossa lui ne termina sa carrière qu'avec un grade de chef de bataillon -ou major. Les comparer, ça ne fait plaisir qu'à l'esprit perverti de celui qui compare, pour flinguer et non pas pour comprendre. Le Fossa militaire -plus on le connaît -paraît avoir été et blousé par sa ville natale Perpignan se donnant aux Jacobins, par l'armée des émigrés dans laquelle il servit et souffrit, par l'armée espagnole où il s'enrôla au Mexique, qu'il retrouvera plus tard en Espagne, avant de servir dans ce même pays sous Joseph Ier, puis durant toute sa carrière en France de son arrivée en 1813/4 à sa mort en 1849, où son image d'ancien émigré ne lui rapporta guère. Militaire, il le fut disons contre son gré, poussé par les événements (comme des millions d'individus, hier, aujourd'hui et -pour sûr-demain). Il aurait souhaité -flamme intime de sa jeunesse- faire une carrière de musicien: composer, jouer, éditer et vendre sa musique, la voir jouée. Sa biographie fut tout autre...après la Révolte des Segadors (ça ne te rajeunit pas, Lucien)  et avant Franco avec lequel il partageait, tout au plus, le prénom (François/Francisco) et pour lequel tu parais avoir un salutaire rejet. Le petit soldat a caché le grand guitariste. Fossa naquit royaliste, se reconnut bourbon modéré et s'afficha même républicain, également modéré. Une histoire singulière qui ne mérite pas les claques de la souris de notre foutriquet bravement confusionniste et qui s'abreuve à petites lampées aux veines d'un clone de Torquemada. Sans rancune Lucien -"te conozco bacalao aunque vengas disfrazado"- mais admets que si tu avais voulu nous gonfler, tu as gagné. Vive le Haydn de la guitare! et mille pardons s'il n'aimait pas les Catalans...il y a plus de deux cents ans.

Les Amis de F.d.F. et de Thérèse qui entendent ici arrêter cette polémiquiquette idéologique.