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Met Barran
3 août 2008

1978: Le Prix Sant Jordi du roman catalan à un Perpignanais

En 1978, l'écrivain perpignanais Jordi Carbonell i Tries signe son premier manuscrit sur lequel il obtient le prestigieux Premi Sant Jordi. Le titre en est "Un home qualsevol". publié dans la collection "Biblioteca a tot vent" dirigée par Joan Oliver aux Edicions Proa, de Barcelone. Ce fut un retentissant événement parce que personne, excepté l'entourage familial le plus proche, ne connaissait l'aventure littéraire de Jordi. Connu à Perpignan -sa ville natale- comme ancien militaire et employé de banque en activité.

Qu'un nouvel auteur catalan voit le jour, loin des pré-carrés de" Sant Joan i Barres" et la "Revista catalana", et dans le le genre roman, un domaine littéraire jusqu'alors inexploré par les auteurs nordcatalans, fit l'effet d'une bombe révolutionnaire cassant l'atavisme du paysage littéraire blotti autour du Canigou enneigé. Bombe qui rappelait à Barcelone que l'on écrivait à Perpignan aussi dans la langue de de Ramon Llull et de ses plus grands continauteurs (dont le contemporain Josep Pla). Pendant une douzaine d'années avec la précision d'un métronome, chaque 23 avril, Jordi Carbonell i Tries sortit un nouveau titre...

La ville de Barcelone n'avait pas oublié que ce fut justement à Perpignan que la guerre d'Espagne avec la défaite des Républicains avaient contraint les éditions Proa à émigrer et à s'installer un certain nombre d'années, le temps de publier la quasi totalité -à un volume près- de "El Pelegrí apassionat', une saga monumentale -fameuse en son temps, mais un peu oubliée depuis-de Joan Puig i Ferrater, un grand écrivain catalan, lecteur d'auteurs français Rimbaud et Proust. En publiant "Un Home quasevol" de Jordi Carbonell i Tries, Proa exprimait sa reconnaissance à Perpignan.

En 2008, trente ans après, il semble que de cet événement extraordinaire, il ne paraît rien rester dans le souvenir de ceux auteurs, éditeurs, libraires et lecteurs qui pensent que les livres ouvrent également les chemins de la liberté à tout peuple.  A propos des éditions Proa et du travail qu'elles firent à Perpignan dans leurs années d'exil, il faut signaler notamment l'accueil qu'ils firent à l'un des premiers livres d'Arthur Conte (le nordcatalan), consacré à la légende de P. Casals et aux travaux de Josep Maria Corredor (le sudcatalan, également émigré), secrétaire particulier du grand violoncelliste et auteur d'une thèse sur Joan Maragall un esprit méditerranéen.

Antisthène, scribe libre.

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