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Met Barran
22 avril 2013

Chanson roussillonnaise

…La mal aimée, celle que l’on laisse sur la touche, ou que seuls les moches font danser, celle que l’on passe par profits et pertes, car il est l’heure –lit-on sur les écrans alléchants- de faire le bilan, celle qui n’est pas digne d’intérêt pour accéder aux balcons cathodiques, parce qu’elle racle de la gorge, et s’égoutte par le nez; la mal aimée c’est la chanson des petits, des peu nombreux, des oubliés, ceux qui sont vus assignés dans un recoin de paysage, là où le soleil -et Phébus, salaud!- n’aventure aucun de ses rayons ; la mal aimée, c’est la chanson roussillonnaise*, mal chaussée, mal vêtue, mal coiffée et,  même quand un jour de fête, pour se faire aimer la mal aimée se déguise en élégante, fraîche et pimpante, personne ne la remarque, à l’exception cruelle de ses proches, trop proches, à qui elle échauffe les sangs, martèle les nerfs et casse les oreilles, et qui, forcément,  n’en disent aucun bien : Au diable toutes ces vieilleries ; la mal aimée pourtant est capable de tout et ose tout : aimer, se révolter, rêver, pleurer, rire, s’indigner et s’attendrir; la mal aimée a néanmoins des grands amoureux qui bichonnent leurs petits arpents de vignes et distillent les cueillettes en vers mémorables…

                                                                  C. MOHA.GÉGÉ

* C'est quoi, ça, la chanson roussillonnaise?

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