Monumental

BAGES des ASPRES. Inauguration ANY GINE. Succès total pour la journée de samedi dernier. Celles et ceux qui l'avaient annoncé depuis leurs chaumières avaient raison. Pan sur le bec des oiseaux de mauvaise augure! Succès bien au-dessus cependant des espérances. Par la fréquentation et par la qualité de l'offre de cette journée à inscrire dans le marbre. Les observateurs et observatrices les plus assidu(e)s de la "cosa catalana" n'en revenaient pas. Un colloque, d'abord, comme on en voit et écoute peu souvent hors d'une enceinte universitaire ou scientifique, oui au service exclusif d'un auteur et de son oeuvre et non au seul bénéfice de la gloriole de l'orateur X ou l'oratrice Y. Une traduction, ensuite, dans le meilleur jeu burlesque de l'univers de Giné par la Brigade d'Intervention Poétique qui, cette après-midi là, a enrichi son calendrier de plusieurs rendez-vous inespérés. Un très beau CD (promesse faite et tenue: ce n'est pas si évident que cela par les mauvais temps qui courent), et un CD qui ne restera pas très longtemps sur les présentoirs: il y a du collector. Et, enfin, une magistrale soirée spectacle dans une salle des fêtes bourrée et électrisée, à tel point que l'on a cru à un moment qu'on avait appuyé sur l'alarme pour prévenir une électrocution par le bonheur d'être là, et de participer par le coeur, les mains et les pieds. Incident technique, peu après balayé par une dense succession de prestations  faisant la démonstration que l'on pouvait avec talent s'approprier les thèmes ginésiens de différentes façons, orchestrales et même vocales. Démonstration au passage qu'une "scène locale" d'expression  catalane (à double voix: féminine et masculine) existe bel et bien, pourrait exister durablement si on (tous les regards se portèrent alors vers les hauts de la salle) lui en réunissait les moyens. Le défi aurait plu à Joan Pau Giné et il aurait même acquiescé à certains petits traitements subis... A la sortie, piqués à conversation entre spectateurs manifestement comblés, voici ces mots mots. "Je ne pensais pas qu'il serait si bien marié aux nouvelles technologies du son et de sa diffusion, et qu'on le verrait habillé avec la même élégance (style Bob Dylan ou A. Souchon) et passant du rock endiablé à la rumba enfièvrée. Avec des petits reliefs orientaux et de sardane. I si en Jan Pol era aixo tendre i rebelle, méditatif i festif... _Una soarada hyper-variétés, oui mieux qu'à la télé... _Un sensationnel kaléidoscope de sensibilités. _Bits lo que se pot fer quan to deixen fer!" Et, ajouterais-je modestement une soirée grandie par un respect admiratif collectif. Il n'est donc pas pas nécessaire de citer, à la place des médias dont ce devrait être le constant devoir, les noms des artistes ou des groupes, ni ceux des présentateurs ou des organisateurs: parfaits.  Le public a repris en  choeur, battu des mains. L'Usap et les Dragons avaient perdu mais Giné, à Bages et pour la Catalogne nord, avait gagné. Oh! la! la! quelle soirée et quel plateau "mes aïeux".   BAGES des ASPRES. 27 avril, Sant Jordi  2013. Une soirée monumentale,  face à ce monument qu'est la Casa Carrere, abritant d'ailleurs une exposition de peinture de ce qu'il a de plus nec & ultra. Non, non la langue catalane n'est pas de l'hermétisme tribal -ou nostalgique. Non, non! La culture catalane n'est pas un club privé, ou fermé comme ils disent. Nous sommes encore dans l'ordre du vivant.

J. ETTAY et Jo. TABE