Alain Vuillemet et Claude Parent.

L'été tout le monde -ou presque-grimpe aux cimaises ou fait la pose ici, en salle, ou ailleurs dans la rue. La fin juin montre son nez, il ne faut pas être en reste. On ne veut ni se faire doubler ni être les derniers à étaler son offre. Tout n'est pas à vendre (ni vendable), beaucoup est à voir, même s'il faut protéger ou rebeller son oeil. Promenons-nous dans les rues, passons les portes des musées, prenons le bon grain laissons l'ivraie.

Canet dont le village s'honore d'une active galerie des Hospices, ouverte toute l'année, et la plage s'énorgueillit d'un parc de sculptures stratégiquement disséminés. Canet, dis-je, qui se la joue dans le "Tu me plais toute l'année" (un slogan qui en vaut d'autres) nous invite à un bien sympathique voyage-vernissage. Oui, mesdames et messieurs... en petit train -plus on devient grand et plus on chérit le petit train- en compagnie.... du sculpteur Alain Vuillemet ( de Saint-Aubin Châtea-neuf). Il s'agit -idée géniale, à laquelle suffisait de penser- de faire glisser, courir, serpenter le dit petit train sur le parcours reliant les lieux où sont installées ses oeuvres. Bien sûr, monumentales. Et ce ne sont ni petits coins ni recoins mais le large, des beaux espaces, ceux de l'avenue de la Méditerranée, ceux de l'avenue de la Catalogne et ceux de l'avenue (j'en ai compté trois, est-ce un hasard?) face à la galerie des Hospices, au village. Si le temps ne se fait pas trop prier, s'il n'est ni trop maussade ni trop bougon, et s'il accepte de porter ses plus stricts et jolis habits d'été, ce voyage vernissage sera une belle aventure ferroviaire, des plus rassurantes, sans rails ni cheminots ni sifflets. Aventure qui se terminera autour d'un rafraîchissement (c'est dans le ton et de saison) dans le beau Théâtre Jean Piat. Certes, tout cela, nous paraît fort attractif et être d'un beau dessein, mais... quand est-ce que cela, que ceci se passe donc et quand...Vous avez raison, ici l'oubli de la date serait un crime parfait perpétré contre l'information démocratique... ce sera donc...notez bien...ce sera... ce prochain mercredi 25 juin à 19 heures précises.Titre de l'exposition "André Vuillemet. Le métal sublimé". Vous voilà prévenus, ce n'est pas de la neige ou de la cire qui va fondre au premier coup de soleil, mais du métal dont le qualificatif sublimé suggère clairement que nous ne sommes pas dans le domaine de la charpente ou de la palissade métalliques. Complétez en disant que c'est du solide, du polymorphe et que même ça parle et ça chante quand des souffles de vent lui tournent autour.On est dans l'urbain et le monumental, et des formes et des structures qui bien solidement mises sur pied sont aspirés vers les hauts.

L'arrière-pays dans cette région ne se tourne pas les pousses. Et ne rougit pas du littoral. Il aime l'art et à des raisons de l'aimer. Ce n'est pas dans toutes les régions qu'il y a une localité mondialement connue: Céret. Connue ni pour les cerises que l'on y cueillent et dégustent, ni pour les taureaux qu'on y lâche et qui dégustent, mais tout simplement parce qu'un certain cubisme y installa temporairement son bivouac. Depuis la bourgade ointe d'une sainteté esthétique n'a pas déméritée et chacune et chacun de vouloir s'y montrer et y reparaître: du syndicat d'initiative au musée d'art moderne, en passant par la Capelleta, la (précieuse) galerie Odile Oms et le discret musée du patrimoine Françoise Claustre. C'est d'ailleurs en ce lieu que l'on peut découvrir une proposition de  Claude Parent, artiste plasticien et collectionneur d'objets sacrés, à travers un dialogue de cultures géographiques et historiques, le sacré et le profane, l'Europe et l'Amérique, la tradition et la modernité. Cette proposition intitulée "Zoemas" consiste en une "collection précolombienne" d'objets sacrés. Ici l'art s'enveloppe de silences, ferme la porte à l'hyperationnel, incite au recueillement et aux lumières apaisées, invite au commerce avec les beautés profondes, lointaines -mais tout aussi immédiates, captive l'esprit autant qu'il éblouit les yeux. Oui, ce sont là, objets de la main des hommes,  autant de preuves des mystères, des énigmes qui nous touchent en tant qu'hommes, et des langages recherchés pour tenter de les dévoiler et de nous faire plus hommes encore: capables d'être les autres en nous mêmes. L'exposition sera inaugurée ce jeudi 26 juin à 18 h. (Musée du Patrimoine Françoise Claustre, Place Picasso. Tour de la Porte d'Espagne.)

Cos-signé par Ran & Tan & Plan

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