Les collectifs K'A sont arrivés

Notre département, je parle ici des Pyrénées-Orientales, ne manque pas de "maisons" d'édition et, naturellement, la publication ça va ça vient. C'est le régime des lettres. Là on engrosse son catalogue de tu me fais-çi et du me fais-çà. Ailleurs, on joue plus libéral et plus paresseux, sans fièvre productiviste. On préfère la singularité à l'originalité en habit de saison. L'actualité vous remarque moins, mais, ce on y est aussi. De fait, nous voudrions aujourd'hui parler d'un "on" qui n'a rien du louche de l'indéfini, car cet "on" est doublement concret, précis, identifié. Le premier "on" est le nom d'une "maison", les Éditions  K'ADCC, et le second "on" est le nom d'un plasticien, montreur d'art, éditeur, homme de culture: ANDRÉ ROBèR.  Il a eu la bonne idée, voici quelques années, d'emmenager avec idées et bagages à...Ille-sur-Têt où, comme on disait au XVIII° siècle, "il oeuvre depuis". Des livres, des expositions, des rencontres. Des amitiés, et de belles réussites. Comme l'était celle de la revue "Art & Anarchie"  dont on peut apprécier le cinquième et tout dernier numéro fraîchement sorti, consacré à Bakounine (1874-1876). Avec en couverture un poème visuel et lettriste de Robèr. Nous écrivons "c'était" et le "tout dernier", car sur la quatrième de couverture, la revue prend congé de nous, ses lecteurs -un peu tardifs: "les aventures, mêmes les plus extraordinaires ou inespérées ont toutes une fin..." Dommage!  Pour ceux qui l'ignoreraient, indiquons que "Art & Anarchie" est la revue du groupe John Cage de la Fédération Anarchiste. Ultime numéro de 220 pages, de belle facture, réunissant une vingtaine de "contributeurs": écrivains, poètes, critiques, peintres ou graphistes. Tout est à lire, ou à regarder. Réflexion, souvenir, divertissement. Je retiendrais principalement l'étude "Bajounine, Art, Littérature et Société "de Dominique Berthet,  la pièce de théâtre "Iphigénie en utopie" de Pietro Ferrua, les collages et le texte, "Piétiner quelque chose, danser la vie"  de Didier Manyach ainsi que "les neuf lettres à Bakounine" de Joël Frémiot. Bien des lecteurs en extrairont d'autres miels que les nôtres. Mais, à l'image de ce que dit une publicité à la télé, ce n'est pas tout. En effet, les Editions K'A du n° 2 carrer Julien Panchot à Ille-sur-Têt, mettent à notre portée l'essentiel de la culture réunionnaise en langue créole et en langue française. Andé Robèr nous y rappelle son origine insulaire et son combat pour la langue créole et célèbre de belle manière le QUINZIEME ANNIVERSAIRE des Editions. Ouvrage collectif, il est constitué de textes réunis par André Robèr. Présenté dernièrement sur l'Ile, il y a remporté un très légitime succès. Il le mérityerait également chez nous. C'est un très large, instructif et divertissant album d'écrivains (avec de nombreux textes prose ou vers en créole), musiciens, gens de théâtre, plasticiens. Réunionnais ou amis de l'ïle de la Réunion. Chacun avec une photo pleine plage, une quinzaine de portraits sont signés Claude Robert. Si notre méconnaissance du créole nous empêche de pénétrer la force et la beauté de certains textes, l'article "Kréol noute bien-d-fon" que signe Daniel Honoré nous rapproche, fraternellement, de cette langue et du combat qu'elle mène  sur son territoire pour exister et dont André Robèr s'est fait un héraut sur les rives  catalanes de la Têt. Ce même André Robèr auquel Didier Manyach dédie un long mais splendide poème "Que jamais ne surviennent des lions plus puissants que ces lions". Le titre de cet ouvrage sur lequel André Robèr a composé un poème visuel et chromatique tricolore( blanc rouyge sur fond noir)  vertical est: "Mazine, / Oubiensa/ Lit pou/ in Peï an/ Liberté/ Pou Koméla  

La Gazette des Bords de Rivière

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