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Met Barran
3 mars 2015

Perpignan la vilaine

"Perpignan est une très vilaine ville, située sur la lisière d'une plaine étendue, qui, étant passablement garnie de plantations d'oliviers, offre du haut des remparts, un coup-d'oeil assez agréable. Les champs sont entourés d'aloès très hauts.

Ce sont là les derniers mots d'une lettre écrite par le "touriste" anglais Henry Swinburne (1742-1803). En 1787, Didot l'Aîné imprima à Paris la traduction françoise de son livre "Travels to Spain" sous le titre "Voyage de Henri Swinburne en Espagne, en 1775 et 1776".

Cet ouvrage est composé d'un ensemble de lettres.

La première lettre est écrite à Perpignan  et datée du 23 octobre 1775. C'est la première et la seule écrite de cette ville. La Lettre II, elle de de San-Salony -en Catalogne donc- est datée du 27 octobre. On y lit ceci:

"Depuis le 24, jour où nous avons quitté Perpignan, nous avons toujours eu un temps très favorable, un beau ciel clair, et un soleil très chaud. A Perpignan nous trouvâmes une telle disette de mules, que nous fûmes obligés de céder aux demandes exorbitantes qui nous furent faites par un voiturier françois et deux danseurs de corde italiens, qui exigerent de nous vingt louis d'or pour nous fournir dix chevaux qui doivent nous conduire jusqu'à Barcelone. Un de ces danseurs nous servit de postillon, et mena notre voiture. Comme il manquoit un cheval de selle, mon laquais fut obligé d'aller avec le second danseur dans une détestable chaise à deux roues: mais tout est bon quand il s'agit de quitter Perpignan. C'est la plus désagréable ville que je connoisse, quant au local, quant au local; et pour un voyageur curieux, la plus dépourvue d'intérêt et d'instruction".

On comprend à tous ses déficits de charmes et d'avantages que le séjour de Swinburne ne se soit pas allé d'un jour ou un jour et demi. 

De plus, l'Itinéraire (de son tour circulaire d'Espagne, entrée par Perpignan sortie par Bayonne) qui précède le récit épistolaire du voyage, et où il indique les noms des localités visitées, la qualité des auberges et les heures de chemin  pour se rendre d'une étape à l'autre, que Henry Swinburne descendu à Perpignan " A Notre-Dame. Mauvaise", et au Boulou "Au Dauphin. Passable" à 4 heu. de chem.

C'était en automne 1775, année de la naissance du compositeur et guitariste François de Fossa. Ce dernier avait vu le jour le 31 août. 

Il est clair qu'il est difficile à quelque dirigeant du tourisme que ce soit de revendiquer le jugement de cet écrivain nomade anglais d'avant la Révolution de 1789 et de l'inscrire sur le livre d'or de l'historiographie bienveillante de Perpignan.

xxx

 

 

 

 

 

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