Un Empereur, un Roi, un Pape...c'est aussi ça Perpignan

Non ce n'est pas de la fiction, un pape, un empereur et un roi se sont bien "abouchés" -comme l'on disait jadis- à Perpignan. Le roi, celui d'Aragon: Ferdinand, l'empereur: Sigismond, également roi d'Allemagne, le pape: Benoît XIII. Nous sommes en l'an de grâce (pour les uns et de disgrâce pour d'autres) 1415 et Perpignan va vivre un "Sommet" dont l'objectif est de convaincre Benoit XIII, P. de Luna, de renoncer à sa tiare. Un sommet difficile, où les conseillers ne se tournent pas les pouces et surveillent leur latin. Parmi ces derniers un certain Vincent-Ferrier, le prédicateur valencien qui prêche (et convertit) de Perpignan à Montpellier (aller er retour). Il connaît les ruses de la diplomatie et l'art de la volte-face. On le croyait proche et soutien de Benoît. Il le lâchera à la dernière minute, ou presque. Quel entêté l'anti-pape! Non un vieillard accroché à son pouvoir. Il sera sommé trois fois (au moins) de renoncer. La tiare finit par tomber de sa tête. Sigismond repartit le 5 novembre 1415 vers Constance, Ferdinand mourut le 2 avril 1416, à Igualada, Vincent-Ferrier poursuit son périple de "bonne parole" en pays de France et rendra son dernier soupir le 5 avril 1419, à Vannes. P. de Luna, tête-nue, lui survivra jusqu'au 24 mai 1423 à Penyscola. L'Empereur Sigismond, fils de Nurenberg ne s'éteindra que le 9 décembre 1437 à Znojno, aujourd'hui en Tchéquie. Nul doute qu'en cet automne et début d'hiver 1415, il dut y avoir beaucoup, beaucoup de monde à Perpignan dans son château, ses couvents. Un Empereur, un Roi, un Pape -que sa qualification d'anti-pape ne pouvait rendre que plus people encore- et un orateur de la conviction et de la trempe de ce Vincent-Ferrier qui, mais plus tard, plus tard, sera fait saint, et pourrait donner de profitables leçons à quelques piètres communicants d'aujourd'hui, cela oblige à mobiliser (sécurité et ordre obligent= des contingents, des renforts de soldats à uniforme et à bure. 1415-2915: Cela fait 600 ans, 6 siècles. Et, Perpignan s'apprête à faire la fête de la commémoration, à tout le moins rafraîchir un moment capital de sa mémoire. Ce sera dans le cadre des Journées du Patrimoine, ce dimanche 20 septembre à 16 h à l'église de La Réal, avec une évocation de l'Empereur Sigismond Ier et de l"assemblée de 1415" à Perpignan par Elizabeth Doumeyrou, Conservateur en chef, directrice du patrimoine et de l'archéologie,  et dans le cadre d'un colloque universitaire au couvent des Minimes les 23 et 25 septembre et à la Maison de la Catalanité le 24 septembre, un rapide regard sur le copieux programme qui y a été concocté par les Universités de Perpignan et d'Heidelberg et une troisième université (catholique)montre que Sigismond sera présent avec son poète courtois Oswald von Wolkenstein. Titre du colloque: "Un sommet européen à l'époque des conciles"

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