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Met Barran
22 décembre 2015

On "rifla" à Bages

Il criait bien fort sur la récente passerelle qui, à Perpignan permet de joindre le Théâtre de l'Archipel à l'avenue Torcatis, que les deux tartes à la crème les plus prisées de Noël étaient, sans conteste, la bûche et la crêche mais la Têt coulait sans y prêter la moindre attention. Elle n'était pas encore habituée aux tirades de ce citoyen.

Dans cette séquence de gastronomie bien chrétienne de la nativité persiste l'inégalité entre celles et ceux qui savourent la dinde et celles et ceux qui dégustent des marrons.

On abat bien des platanes, pourquoi n'abattrait-on pas un presbytère? Surtout un presbytère désaffecté et-ne le disait-on pas, insécure, brinquebalant? Un bâtiment qui tombe, peu importe la main qui l'a fait tomber et les coeurs qui n'ont pu l'empêcher de tomber, c'est de visu un bon dégagement, une ouverture intra-urbaine en plus, une fois chassés les poussières et les gravats et les poussières de la triste "tombée". Un vieil ami architecte, chenu mais vif, auquel je donnais mon avis sur cette péripétie m'a simplement dit, l'histoire d'une ville, de notre ville, devrait aussi se faire à partir d'un dénombrement démolitions qui y ont été opérées par raison, par folie, par intérêt, par esthétique et l'on constaterait qu'il y a toujours à distinguer le point de vue du myope de celui du presbyte.

On se réveille parfois tellement nombreux que l'on ne sait pas auquel de nous s'adresser en premier, aussi le plus souvent le petit-déjeuner nous reste-t-il sur l'estomac.

Les Catalans sont plutôt à la mode. Quelle que soit la sauce avec laquelle on les accommode. On me dira en voilà un de gros truisme, et n'a-t-il pas toujours été ainsi. Sans prétendre à quelque désir de thèse, j'ai voulu m'informer et j'ai trouvé dans un Dictionnaire universel français latin...de Trévoux -Paris de 1721, ce qui suit."Catalan, catalane f.m.f. Qui est de Catalogne. Catalanius, Gothalanius.Les Catalans aiment mieux la guèrre, que le travail, & font faire prèsque tous les ouvrages de la campagne par les François qui y vont des Provinces voisines."

Malgré la généralisation du loto-empire, la "rifla" (ou "rifa") maintient quelques positions en terres catalanes. Et l'on y chante en français, ou bilingue français-catalan, ou en catalan. La "rifla" est un loisir collectif, plein de suspense et créatif. Un miroir culturel, même qui a pu , comme aurait dit Arthur Conte, le passage d'une société rurale du cheval au tracteur, puis ajouterons-nous (qui, nous?) "rural-urbanisée" et... informatisée. Chacun sait que de nos jours on ne marque plus avec des grains de maïs. Seule la main qui mélange les numéros et la chance qui fait ce qu'il lui plaît restent "archaïques". La "rifla" c'est une économie conviviale -jusqu'à un certain point de partage. Il y a la "rifla" capitaliste et l'autre "rifla".  Dans les deux perspectives, le langage des chiffres et des nombres s'exprime en mots d'humour.

Il y a 20 ans se constituait à Bages dans les Pyrénées-Orientales, l'association "Adiu ça va? ", une association pour maintenir et diffuser l'oeuvre et l'esprit du poète chanteur Joan Pau Giné (1947-1993), natif de la commune et symbole de l'expression en langue catalane. Remember: l'allioli, bona nit cargol...  En collaboration avec "Ràdio Arrels", elle organise à Bages ce dimanche 27 décembre une grande "rifla" à la Halle des Sports, à 15 h 30. Il y aura de l'ambiance, les "chanteurs" remueront, les chiffres voltigeront, les cartons chaufferont... et les coeurs battront. Attention à "les dues picasses"!  La "rifla": un chemin catalan à la fortune du pot.

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