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Met Barran
24 mai 2016

Michel Polnareff écrivain

Vous aimez Polnareff, Polna le musicien, le chanteur, l'homme de spectacle, vous aimerez Michel Polnareff, l'écrivain et son autobiographie, me dit un ami qui, un temps, partagea, avec le roi des Fourmis et celui qui nous promettait à tous le paradis, les marronniers allergisants de la cour de la caserne de Montluçon. En me disant cela, il me glissait dans les mains la dite autobiographie intitulée SPÈRME (le S et le M en lettres blanches, les autres lettres en rouge). Je l'ai feuilleté tout en le remerciant puis, me trouvant seul, et sans trop regarder sur le néologisme du titre, je l'ai avalé comme un verre de bon vin, car il n'y a pas de meilleur crû que celui de la sincérité que l'on règle ou pas des comptes avec x, y ou z, et je vous invite à en faire de même, surtout si l'ouvrage avec un beau portrait de profil de l'artiste, vous est offert comme il me le fut. En attendant, voici quatre fragments de ce livre de plus de deux cents pages édité chez Plon, qui aborde un grand nombre de thèmes et ne les traite pas par une simple anecdote vacharde ou people. Un créateur libre, de passions autant que de doutes, de France et de Californie et dont la sève de vie (de survie) est le professionnalisme et l'humour des mots.

"J'ai horreur des faux modestes, c'est pourquoi il n'y a aucune mégalomanie à ce que je reconnaisse avoir beaucoup de talent. Comme je ne m'accorde aucune confiance, j'ai besoin de me dire en permanence que je suis le type le plus nul que la Terre ait jamais porté, pour me dépasser. Je ne le pense pas trop longtemps, non plus: je le sais, je fais partie de ces gens qu'on n'oublie pas. Le public a un flair animal, il ne se trompe jamais. Je me fie à son intuition." (pp 58-59)

"Pour moi, il n'y a que la mélodie qui compte. Je ne crois qu'à la mélodie, même si elle est faite avec des instruments électroniques. Le classicisme n'interdit pas l'innovation. Tout commence donc par une simple mélodie. C'est ensuite que les choses se compliquent avec les paroles. C'es un calvaire! En plus d'avoir du sens, elles doivent apporter de la musique à la musique. Pendant toute ma carrière, les paroles ont ralenti ma production, car je tiens à ce que mes chansons racontent quelque chose. Je cherchais un idéal, la perfection. J'ai rendu les meilleurs auteurs cinglés! Delanoë ou Dabadie devaient se dépasser parce que je reprochais à la musique française une non-musique des mots. Pour moi, les paroles doivent être une deuxième musique, en ayant un plus un sens. C'es très long d'harmoniser les deux." (pp 94-95)

"Avant les tournées, c'est l'angoisse; pendant les spectacles, c'est l'extase, la raison d'avoir surmonté tant d'épreuves qui se doivent d'être invisibles aux yeux du public; et après les tournées, c'est le vide, l'impression de ne servir à rien et, surtout, une terrifiante solitude. Je ne peux et ne veux pas être seul. C'est le moment où les mauvaises fréquentations ont un timing en leur faveur car je deviens une proie facile en recherche de compagnie. Les charognards professionnels le sentent et leur instinct est un parcours sans fautes." (pp 164-165)

"Je regarde beaucoup ce qui se passe à travers le monde, dans tous les domaines. Et le monde ne va pas bien. Je ne m'intéresse pas du tout à la politique mais beaucoup à ce que font les dirigeants de la planète. Ou à ce qu'ils ne font pas. Est-ce que ça vaut le coup d'être immortel sur une Terre qui, pour le coup, elle, risque de ne pas l'être? Quand je vois des ours polaires réduits à végéter sur des petits morceaux de banquise c'es terriblement inquiétant. On en parle beaucoup mais je trouve qu'on ne fait pas grand-chose pour que le désastre s'arrête." (pp 205-206)

xxx

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