Dans les salons...avec François de Fossa

Ce jeudi 31 août 2017 aura été une bien belle Journée anniversaire en mémoire à l'oeuvre du compositeur François de Fossa. Toute une journée au coeur-même du quartier où il vit le jour, mieux: au pied de la maison où, un 31 août 1775, Thérèse Fossa, née Beauregard, fille du chirurgien militaire Gauillaume de Beauregard, et mariée à François Fossa, avocat en la Cour, professeur de droit à à l'Université, accouchait d'un garçon qui fut baptisé  François de Paule Jacques Raymond en l'Eglise Majeure et Paroissiale de St Jean Baptiste par Jean Rossell, Prêtre et curé hebdomadier. Ce jeudi 31 août 2017, oui s'est avéré une bien belle journée à marquer sur le calendrier du destin posthume de l'officier guitariste tiré de l'oubli il y a à peine une quarantaine d'années. Une Journée proposée par la jeune association, entreprenante et opiniâtre "Les Amis de François de Fossa" et à peine gâchée par une pluviotis "automnal" bousculant cependant bonne marche d'uen très attendue visite guidée costumée et musicale. Mais l'essentiel fut préservé. Plusieurs brillantes pauses (certes à sec, à l'abri): Cathédrale, patio de la rue des Abreuvoirs, Casa Xanxo de la rue de la main de Fer. Parmi les présents dès la matinée: trois personnalités majeures. Deux Américains et un Belge qui ne sont pas peanuts dans la réappropriation contemporaine de François de Fossa. Puisqu'il s'agit de Margarita Mazo, Matanya Ophee et de Jan de Kloe. Une trinité musicologique et éditoriale qui n'a guère d'équivelents dans le monde de la guitare...Après un repas de midi pris, non loin de la Fontaine Na Pincarda, au restaurant Le Figuier, où les conversations allaient bon train autour de deux des "intervenants" de l'après-midi: Nicole Yrle, la romancière, et Juan-Francisco Ortiz, le guitariste. Un duet connu et attaché à porter aux publics roussillonnais avec passion, précision et pédagogie  l'évangile guitaristique du Haydn de la guitare et Maître de Perpignan. Avec eux, la salle du Ier étage de la Casa Xanxo est devenue pour de longs instants, un "salon" romantique. Salon qui fut ouvert par quelques mots de l'adjoint à la culture de la ville de Perpignan, Michel Pinell. C'est Matanya Ophee, le découvreur de Fossa, venu tout spécialement des Etats-Unis (c'est depuis 2004 son troisième séjour) qui lui répondit avec une invitation subtile à ce que la ville contribue à mieux faire connaître de par le monde François de Fossa.  En conclusion de ce bel après-midi, soulignons de très "bonne société", ont été vécus plusieurs moments de forte émotion. D'abord lorsque la soprano du Conservatoire de Perpignan, Gisèle Xerri-Vacher est venue interpréter une "tirana", chanson sur des paroles de de Fossa. Ensuite lorsque le maître Ortiz rappelait cette invitation que lui fit Matanya Ophe rencontré à Cracovie, dans un colloque en 1985, de jouer du de Fossa, un compositeur qu'il venait découvrir "né à Perpignan", la ville au Conservatoire de laquelle Ortiz enseignait la guitare. Enfin lorsque cet autre pionnier de la redécouverte du musicien perpignanais lui présenta son dernier CD, opus qui réunit les "12 Divertimens op.6, enregistré en mai à "Isla Blanca Studio",  Madrid -la ville où de Fossa gagna son surnom de "Haydn de la Guitare". Un goûter gourmand et aromatisé fermait les portes du "salon" de la Casa Xanxo. Mais la gent fosséenne n'en avait pas pour autant terminé avec sa Journée privilégiée et se transportait -sûre d'autre bons moments- à la "Maison de la Catalanité", elle aussi transformée  en salon. Bruno et Catherine Marlat y parlèrent à un public très attentif, avec passion et une érudition iconographiquement documentée, de l'évolution de la guitare de 1770 à 1850. En suivant l'itinéraire épistolaire, biographique et musical de François de Fossa, parcours illustré d'extraits de pages musicales, interprétés par deux jeunes instrumentistes Timothée Vinour-Motta et Rémy Patel, qui ont accompagné toute la journée les amis de François de Fossa en nombre fourni et auxquels, après une collation du soir et une brève présentation des éditions modernes de de Fossa par Jan de Kloe, ils ont offert - à l'étonnement de beaucoup d'auditeurs- un exceptionnel et performant concert sur des guitares Lacote à Paris, 1838 et 1839, soit dit en passant. A leur programme -écouté sans entendre mouche voler- quatre pièces, deux solos et deux duos, dont un "Grand Duo pour deux guitares" tiré de l'eouvre de Haydn (op.2, 1) qui leur a permis d'affirmer leur maestria (la technique n'obitérant pas la sensibilité) et d'asseoir une bien juste réputation à cette formation nouvelle "Duo François de Fossa". Oui, malgré une ouverture sous la pluie, jour culturellement et artistiquement bien ensoleillée à laquelle la ville et le département nolens volens ont coopéré.     

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