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Met Barran
17 février 2019

FOSSA, Voltaire, Beaumarchais et...saint Paul

L'épistolier François de Fossa ne déteste pas tremper sa plume dans une langue culte et moralisante et en travailler la tournure jusqu' au trait de sagesse populaire, coloré d'ironie. Quelquefois, il donne le nom  de ses bons auteurs: Mlle de Scudéry, Mme de Staël ou J.-F. Regnard,  par exemple ou dont il tait le nom ou le murmure à peine:  Beaumarchais, Voltaire....  Une phrase...d'auteur, une expression latine... Les humanités n'ont pas fait défaut à de Fossa, étudiant à l'Université de Perpignan, même si la Révolution devait rompre la poursuite de ses études supérieures. L'Université fut dissoute en 1791.

Dans une note des Archives administratives du Ministère de la guerre (datée de janvier 1823), on lit que "Le capte de Fossa, fils d'un jurisconsulte distingué qui le destinait à la robe reçut son éducation au Collège royal de Perpignan et à l'université de la même ville. Après avoir suivi des cours de latin, de mathématiques, d'humanités, de philosophie, de jurisprudence, il en était à sa 3ème année de droit lorsque l'émigration interrompit ses études et le lança dans la carrière des armes."

 


Voici comme trois aiguilles d'or extraites d'une meule de foin, dans deux lettres de François de Fossa, la première à sa soeur Mme Thérèse Campagne, la seconde à M. François Campagne, son neveu et filleul.


I

"N'est pas toujours femme de bien qui veut"

(Lettre de Madrid 30 mars 1811)

C'est le dernier vers du vingtième chant de La Pucelle d'Orléans, poème en vingt et un chants, de Voltaire. C'est un poème héroï-comique en quatorze chants de paru à Genève en 1752. Voltaire commença à le rédiger en 1730 et en écrivit les quatre premiers chants, pour les compléter jusqu'en 1762, année où il fait paraître la seule version officielle, en vingt-et-un chants. Fossa...voltairien!

II

"Ce que dit Figaro:"gaudeant bene nanti"

(Lettre de Madrid 30 mars 1811)

Il s'agit du détournement ironique d'une expression latine, que l'on trouve "à l'eouvre" à la fin du Vème acte de la pièce de Caron de Beaumarchais La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro écrite en 1778 et lue à la Comédie-Française en 1781,

"Acte Cinquième
-Bartholo
Je les connais.
-Figaro, faluant les Sepectateurs
Ma femme & mon bien mis à part; tous me feront honneur & plaisir.
On joue la ritiournelle du Vaudeville. (Air noté)
Vaudeville-
-Bazile. Premier couplet:
Triple dot, femme fuperbe;
Que de biens pour un époux!
D'un Seigneur, d'un Page imberbe,
Quelque fot sefrait jaloux.
Du latin d'un vieux proverbe,
L'homme adroit fait fon parti.
-Figaro
Je le fais...
    (Il chante) Gaudeant bene nati.
-Bazile
Non....
    (Il chante) Gaudeant bene nanti."

 Bernardin de Saint-Pierre  (1737-1814) faisant le "Parallèle de Voltaire et J.-J. Rousseau" écrit que "Leur philosophie embrasse toutes les conditions de la société. Celle de Voltaire est celle des gens heureux, et se réduit à ces deux mots: Gaudeant bene nati. Rousseau est le philosophe des malheureux; il plaide leur cause, et pleure avec eux." (https://fr.wikisource.org/).  La nombreuse correspondance de 1794 à 1811 montre à sa destinataire, Thérèse Fossa, puis Campagne) et au lecteur d'aujourd'hui (début 2019) que de Fossa  est le disciple involontaire de Jean-Jacques.

III
 "
N'ayant rien de nouveau à t'annoncer depuis que je suis marié, et surtout depuis que je suis père de cette manière qu'on est réellement duo in carne una." Lettre de Paris du 8 janvier 1827 à son filleul François Campagne:


L'expression "duo in carne una" provient de l'Epître de Saint Paul aux Ephésiens (Ch V. Verset 31):
Propter  hoc relinquet homo patre & matrem fuan; & adheredit xori fuae erunt duo in carne una. (Pour cela (pour la femme), l'homme abandonnera fon père & fa mere, & s'attachera à la femme, & ils feront deux en une même forme.)

Les essais sur le mariage dans les années 1780 et 90 invoquent fréquemment la Genèse et particulièrement le verset et erunt duo in carne una

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