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Met Barran
19 mars 2008

COMME TRUITE EN EAU VIVE

Dans un pays battu par les croisés du fauvisme et du cubisme, entre Albères et Corbières, il est un chêne des trabucaires, un totem inébranlable, face au Canigou. C'est LUDOVIC MASSE (1900-1982), un seigneur des lettres qui, toujours veilla, à ce que ces romans ne finissent jamais dans les corbeilles de salons à jabots prétentieux.

La Terre du Liège et le Vin pur ne sont que les travées de cette cathédrale du Refus, bâtie par la dynastie des Grégoire. De Galdaras à Simon Roquère, quel règne! Du Mas des Oubells à... la République des Lettres, quel itinéraire! Mais maintes fois on a tenté de régler le compte de L.M., en le plongeant soit dans les eaux soupçonneuses de la littérature régionale (indexée paysanne ou prolétarienne) soit, au contraire, en le hissant sur tel ou tel pavois de célébrité anarco-libertaire.

Ce sont toujours les forts, n'est-ce pas?, qui font les annexions, et les annexés en pâtissent bien plus qu'ils n'en jouissent. Et oui, c'est la loi (loi de mauvais aloi mais c'est comme ça): les forts taillent les costards et épinglent les étiquettes. Notre L.M., sa première biographe l'avait intronisé "aristocrate du peuple". L'oxymore était déjà là. Peut-être, ne comprit-elle pas que l'écrivain à l'accent rocailleux et à la plume scintillante comme truite en eau vive, était également une icône des terrasses du Café de France et du Palmarium s'intéressait davantage aux gens, à leur tendre, nerveuse ou surprenante singularité, qu'à cette abstraction -ô combien! coupe-gorge- que l'on nomme peuple.

Certains coryphées afin de libérer L.M. des trappes du régional et du prolératien, ont tenté de le porter jusqu'à l'étage-cage du Mythe. A chacun son L.M! C'est bien connu. Cependant si l'on veut avoir une plus juste  appréciation de son univers, de son style, de SA LEÇON D'ÉCRITURE, il n'y a qu'un recours c'est le LIRE, s'emparer de tout ce qui se publie. Par bonheur, il est assez régulièrement réédité, ou traduit, ou étudié... Bien, ou mal, c'est à vous de le repérer et de le dire si une démangeaison vous taquine le bout de la langue ou de la souris.

Des "événements" récents touchent notre L.M -

la publication par Balzac éditeur des fruits d'une thèse de M. Hyacinthe Carréra, soutenue devant l'Université de Perpignan: Ludovic Massé un imaginaïre catalan  et au Vitenam, la sortie d'une traduction vietnamienne de Simon Roquère par Mme Hieu Constant.

C'est tout de même drôlement beau et bon, non, de voir reverdir et refleurir le chêne des traubucaires!

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Met Barran
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