Journée de l'Imprimerie

Encore trop peu connue, bien que renouvelée depuis neuf ans, dans le cycle des activités de la Sant Jordi à Perpignan (66 000), la Journée de l'Imprimerie, est l'une des offres intellectuelles les plus originales. Elle associe l'histoire et l'art, l'économie et la sociologie. La rose et le livre. Elle prouve le progrès par l'application de l'intelligence à technique. De toutes les intelligences, celle de l’esprit, celle de l’œil et celle de la main. Cette Journée de l’Imprimerie ne parle pas pour ne rien dire. Elle marie la nostalgie sans béatitude d'un hier qui n'est vraiment plus avec un présent qui cahote mais se fraie un chemin vers un avenir qui, pour être incertain, n'en est pas moins attendu. Dans cette Journée de l'Imprimerie, dont les organisateurs (ils viennent pour la plupart de l’aristocratie du Livre) ont le bon goût de ne jamais s’exprimer dans le seul clair-obscur d’un clocher local. Ils en appellent ainsi à des soleils rayonnants de part et d'autre de frontières, géographiques, générationnelles, linguistiques. Ce n'est que dans cette condition d'ouverture et par le désir réaffirmé d'aération permanente –confirmé à chaque édition- que l'on peut s'adonner à une causette fertile. Une causette qui s’achève toujours dans un beau volume d’Actes. La dynamique et la préservation des ors de la Culture sont à ce prix!

Ainsi en cette année 2011, la Journée de l'Imprimerie porte ses regards sur le papier à cigarettes. Car voyez-vous, on continue à fumer dans nos contrées : je roule, je roule, je craque une allumette, je tire quatre bouffées et le (mauvais ?) tour est joué. A moins que par ces contrées que l’on dit provinciales, éloignées et  retardées, on n’utilise exclusivement les petits rectangles de papier fin pour étancher quelques éraflures de rasage). Le papier à cigarettes, avez-vous dit. Oui, et pas n'importe lequel! C’est le JOB avec deux petits points intercalés. Quoi ? Le JOB de BARDOU J.O.B ? Ben, oui ! Épatant, hein ! Mais il y a plus encore. Ce papier J.O.B., à Perpignan, a valeur proustienne de madeleine…puisqu'il ressuscitera des pans de vie au sein même de ce qui en fut l'usine de fabrication mais qui, depuis déjà un certain temps, a troqué, sa vieille coquille ouvrière pour l'architecture d’une Médiathèque éclairée. Qui a pu dire que la science, la technique, l'industrie, le commerce...ne relèvaient  pas de la Culture est un multiple sot ?

La Culture, à Perpignan, ce prochain 29 avril 2011, se dira, s'échangera et s'enrichira au cœur et au fil de la Journée de l'Imprimerie. Huit communications annoncées. Toulouse, Angoulême, Olot, spécialistes d’ici et d’ailleurs mobilisés pour la livraison de nouveaux trésors de connaissances sur les BARDOU, famille, parents et alliés…jusqu'au Nil. Gros plans également sur les premiers arts appliqués, les styles graphiques, l'aube de la publicité…. Les porteurs de trésors (d’eau et de lumière) sont  par ordre d’entrée en scène :  Edwige Praca, Jean-Michel Minovez, Brigitte Manéra Payrou, Francesca Fabre, Marc Delclòs, Mercè Pibernat i Domènech, Denis Peaucelle. Une adroite distribution, et un bel orchestre, sous la baguette d'Esteban Castañer Muñoz de l'Université Domitia (c'est quoi ça? Domitia? -Et l'ignare, c’est le nom de l'Université de Perpignan! Tu aurais préféré, comme l'autre, la baptiser Université du Ganganell ou de la Marie Châtaigne!).

Ne dites-pas, après les quelques petits biscuits que je vous ai donnés, que vous n'êtes pas appâtés par la Journée de l’Imprimerie. Que vous soyez ou non des brûleurs de gris, elle vous passionnera. La recherche c'est mieux que la java! 

[Lieu de rendez-vous: Médiathèque 15 rue Emile Zola. Vendredi 29 avril. De 9 h 30 à 17 h.]

J. VAIS