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Met Barran
7 octobre 2015

Le Petit Chaperon rouge s'installe à Canet en Roussillon

Canet en Roussillon  se met à l'heure du conte pour enfants, de ses auteurs et de ses illustrateurs. Et c'est Matine Lafon, qui y règle les éclairages et mène le bal dès ce vendredi 9 octobre jusqu'au 25 du mois en cours avec une exposition, "Écarlate et confusion", à la galerie des Hospices  (au village) et l'avant-veille de la fermeture de l'exposition avec une conférence présentant "Les ex-voto du Chaperon  rouge", au Château de l'Esparrou. Enfants de tous les âges (sachant lire ou regarder) sommes concernés par cette fête émotionnelle, même si -depuis le bon psychanalyste  Bruno Bettelheim (1903-1990) on sait que le conte de fées n'est pas ce que l'on croit et que ce petit Chaperon rouge (tant aimée de Charles Dickens (1812-1870) qu'il aurait bien voulu l'épouser) est une sacrée fontaine à imaginaires. Par exemple par le récit littéraire et sa très vénérable tradition. Mais aussi par le graphisme et la peinture.

Ne dit-on pas, comme Martine Lafon qui s'y réfère, que cette tradition littéraire prend sa source chez Egbert de Liège (X+s.) avec "sa petite fille épargnée par les loups". Soit six siècles avant Charles Perrault et ses Contes de la mère l'Oye (1697) et sept siècles avant Jacob et Wilhelm Grimm et leurs Contes des Enfants et du Foyer (1812). Depuis la belle affaire (et ses tiroirs à symboles et à significations plus ou moins bien remplis) suit ses grands cours et s'épanouit en nombreuses variantes jusqu'à nous. Par le texte, imprimé. Ou par la voix. Ou par l'image: dessin, peinture, gravure (Remember! un certain Gustave Doré). Ou par cet objet précieux qu'est le livre, pour une initiation ou une "prise" de jouvence. Nous, adultes, toujours aux aguets, toujours curieux, toujours disposés à être embarqués, si de 7 à 77 ans et au-delà. Ce Petit Chaperon rouge (mais, dites-moi, comment s'appelle la jeune héroïne tentée/tentant le loup?)  est un inépuisable chantier d'histoire et d'iconographie, enfantine et adolescente. Préoccupation et stimulation féminine, tout autant que masculine renvoie l'écho. Ses thèmes interrogent, ses contenus agitent des disputes... Des prétextes à planches comme à divans...Et ce rouge, cette couleur qui n'est pas de ce tendre rose ou de ce doux bleu des contes de fées, ce chaperon rouge interpelle tout à la fois l'oeil, l'esprit et la main, tant il claque à la fois comme un blason, comme métaphore.  C'est, semblerait-il, le cas pour Martine Lafon (1954) poète du livre et des images, artiste de vocation et de métier. L'exposition aux Hospices en rendra compte.

Elle n'en restera pas là. Ou, plutôt, elle donnera à son propos une dimension plus générale et plurielle, dans une double perspective historique et géographique, en présentant "Les ex-voto du Chaperon rouge". Historique, en s'appuyant sur des réalisations allant du XIX siècle à 2015. Géographique, en les choisissant d'artistes de différentes parties d'Europe et du monde. Cette conférence, où le visuel ne devrait pas perdre son privilège (qu'exige le parti-pris plastique) au profit du verbal sera l'occasion de rencontrer des oeuvres de Gustave Doré (1832-1883), Edgard Tytgat (1879-1967), Warja Lavater (1913-2007), Trina Schart Hyman (1939-2004), Natali Fortier (1959), Marjolaine Leray (1984), Julia Chausson (1977), Maud Riemann (1981), Frédéric Mansot (1967), Nadja (1955), Nicole Claveloux...A l'exception des deux premiers de cette liste, une "anthologie" féminine. La conférence sera donnée le 23 octobre, à 18 h, au Château de l'Esparrou (à l'entrée de Canet plage en venant du village).

xxx

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