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Met Barran
9 juin 2016

La parole du poète Hubert Bouziges

Hors de l'enclos du printemps de poètes, il est désormais difficile de croiser des amoureux de la lyre, que ses cordes soient en rimes ou en vers libres. Ils existent pourtant et parfois, au hasard d'un château ou d'une bibliothèque, ils s'avancent vers nous moins pour nous séduire et nous plaire que pour nous dire des choses encore non entendues (qu'elles viennent du ciel, de la terre ou de la mer), des choses qui nous parlent de nous mais dans une des langues de liberté, aussi éloignées du discours d'ordre que du discours de vérité. Choses enfouies jusqu'à frappe des mots sur la paroi du coeur ou de la mémoire, insoupçonnées, jamais avouées ou révélées. Difficile de savoir, ce qu'est un poète et plus difficile encore de savoir ce qu'est la poésie. Cela ne dispense pas de s'interroger sur elle, ni de savoir comment cet étrange personne (qu'est un poète) procède, si son travail joue la voix et ses souffles, ou bien les mots et ses éclats, s'il penche vers la philosophie plus que vers la religion ou vice-versa, ( l'éthique n'étant que dans la beauté du vers), s'il le (nous) distrait des bruits ou des silences. La rencontre d'un poète n'est pas la plus mauvaise rencontre que l'on puisse faire de jour comme de nuit. Elle est à toute heure éveil. Peu importe que le poète soit inspiré, raisonneur, ou militant, sa parole aura un volume, une urgence, un arôme pas banals, que l'on se doit, dans tous les cas, d'accepter au débotté pour adoucir son front, ses joues et son menton, pour voir remonter -ou s'égoutter en soi- des fraîcheurs oubliées, pour se risquer -poussé par un son, une image, une suspension- vers des confins minéraux, végétaux, infra ou supra humains, sous des soleils écarlates de joie ou dans des vents jaunes de panique. La poésie fait du bien. Hors de l'enclos du printemps des poètes et de ses anthologies, la poésie et ses mots poursuivent leur insatiable pâture, par monts et par vaux. Et le berger (le mot n'est point ici mesquin), le berger poète, croyez-le quand il vous le dira (si tant est que l'occasion de vous le dire lui soit concédée), ne se nourrit pas que d'ignames ou de pelures de lune, avec ses ongles et ses yeux, charitable, il retourne la terre et ses possibles pour des demains moins maigres. Et, étrange mais incontestable, alors que tu viens de parler poésie, le poète (qui donc l'aura avisé?) montre son nez, le poète vrai de vrai, pas seulement invoqué dans un phylactère de comic-strip, mais en chair et os, avec armes et bagages. Nous lisons en effet que ce vendredi 10 juin 2016 à la Médiathèque de Perpignan (24 rue Émile Zola) le poète Hubert Bouziges, alésien et "homme sans épaules" installé depuis de nombreuses années en terre catalane, donnera une conférence sur le thème: "La poème: cristallisation de nébuleuse." Une réflexion sur la poésie, avec certains pans de son histoire, certains thèmes et leur évolution. Mais aussi une (re)découverte de poèmes de l'auteur par des lectrices. On doit à Hubert Bouziges trois principaux recueils: "Mille griffes, une main" (1982), "La bure et la dérive" (1993) et "Haute caresse" (1996)... Jean Orizet, également poète et auteur notamment d'un "Petit livre des pensées amoureuses" (Le Cherche-Midi -2012) a inclus dans cet ouvrage ces deux vers de Bouziges puisés dans le recueil "Mille griffes, une main".

"Entre deux roses mon amour, tu as laissé tomber le temps.

Entre deux roses mon amour, tu as mis ton rire d'enfant."

xxx

 

 

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