Une caméra en Catalogne nord

André Soucarrat est le Roussillonnais qui mérite le mieux le titre d"homme à la caméra". Il a consacré l'essentiel de sa vie -et une bonne partie de sa carrière- à la chasse aux images et à leur montage. Ici et là (Lyon, Paris...) mais dans sa filmographie et ses archives la majeure part revient au département des Pyrénées-Orientales, ses paysages, ses traditions, ses fêtes et ses gens. L'éventail des intérêts de ce réalisateur est très large: du folklore et du sport à l'économie et à l'art. Passionné de la vie qu'il s'est employé à cadrer et retenir comme les meilleurs documentaristes de cinéma ou de télévision. Les Gitans, ou Vallmanyà, par exemple. Amoureux du montage (perfectionniste dans son aspect technique) qui s'attache à reconstituer l'histoire, à la montrer et à lui donner du sens ou à le corriger. Peu porté à la fiction, même si c'est avec une fiction qu'il -comme on dit- entra dans la carrière. Mordu de caméra, addicte à l'objectif et à la peau de la réalité des choses qui passent, apprivoisant les différentes inventions au service de la fabrication des images et d'un récit en images. André Soucarrat est un artisan industrieux, constant et généreux, au service pourrait-on dire -mais cela peut paraître une expression galvaudés- "des siens". Fils de Millas, où il a osé ses premiers essais et s'est fait connaître, établi depuis sa retraite à Pollestres -où il a installé son studio et ses archives, sa Cine Città, son Hollywood, son palais de Chaillot. André Soucarrat n'a jamais boudé une occasion de montrer son travail ou d'associer ses talents à un projet local ou extra-local. Il s'est toujours -jolie expression- fait le film et des films. Alors pourquoi pas un sur sa présence, son regard sur la Catalogne nord, à partir de la masse d'images engrangées avec attention et opiniâtreté au cours de quarante ans. Telle fut son dernier projet qui existe aujourd'hui en un film tout bonnement titré "Une caméra en Catalogne nord". Oui, une longue histoire et une plongée et de grandes brassées dans les eaux (et les vins) de cette histoire. "40 ans de prises de vue. 1971-2012". Entre autres choses, un "casting" de 80 personnalités -disparues ou vivantes, imberbes hier, chenues maintenant. Bref un film mémoire et une mémoire patrimoniale.   Durée de cette nouvelle oeuvre d'André Soucarrat (qui en est justement heureux et fier, comme peuvent l'être un historien et un artiste qui ont fait honnêtement leur job), un long-métrage parlant de 1 h 42 mn. Il sera présenté en avant-première sur invitations le vendredi 14 octobre à 20 30 au Ciné Le Vauban à Port-Vendres. Une rampe de lancement pour son périple dans le département!      

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